mardi 8 septembre 2009

Mervat Amine, le plus beau sourire de l'Egypte



Après avoir débuté aux cotés des deux plus fameuses étoiles du cinéma musical égyptien, Abdel Halim Hafez et Farid El Atrache, la ravissante Mervat Amine s’est rapidement imposée comme une des principales stars du cinéma égyptien des années 70 et 80, établissant la jonction entre un cinéma populaire et sentimental, et des films davantage encrés dans la réalité quotidienne. Son visage tranquille, sa grâce et sa douceur, et sa voix un peu cassée la démarquent d’emblée des vamps un peu vulgaires du cinéma égyptien de cette époque, et ses qualités de comédienne n’ont cessé de s’affirmer au cours de sa longue carrière dans des rôles plus nuancés, même si son coté trop limpide et son jeu intériorisé n’ont pas toujours été bien exploités.

Née en 1948 en Haute-Egypte, Mervat Amine est la fille d’un ophtalmologiste. Fascinée par les films américains qu’elle découvre à la télévision, le jeune fille rêve du monde du cinéma tout en poursuivant à la faculté des études d’anglais qui ne la passionnent guère. C’est finalement par hasard qu’elle débute dans Ames perdues d’Ahmed Mazhar, en accompagnant une amie sur les plateaux de tournage. Il est probable que son look très occidental (sa maman est écossaise) lui a été d’un grand secours (le public arabe étant fasciné par les actrices « exotiques » comme Myriam Fakhr el Dine qui ressemblait un peu à Grace Kelly). Son élégance et sa douceur sont d’emblée remarqués. Elle participe ensuite au Procès 68 (1968) de Salah Abouh Seif, précurseur du cinéma réaliste égyptien , qui a souvent travaillé avec le grand romancier Naguib Mahfouz. En évoquant des querelles d’un quartier du Caire, résultant de la vétusté de certains appartements, le film prend partie pour la jeunesse et les classes défavorisées en offrant une image réaliste de la capitale égyptienne.
Le mythique chanteur Abdel Halim Hafez, au sommet de sa gloire, remarque la douce Mervat dans un film d’Hussein Kamal et l’engage illico pour son nouveau film Mon père sur l’arbre. Cette comédie musicale résolument moderne, qui aborde avec une certaine audace des thèmes comme le sexe avant le mariage, et dans laquelle les principaux protagonistes chantent sur la plage en maillot de bain, attirera la foudre des conservateurs mais remportera un succès sans précédent (le film demeure un des plus gros succès commercial de l’histoire du film égyptien). Abdel Halim y incarne un étudiant (dont il n’a plus l’âge) en pleine santé, épris de la jeune et prude Mervat, qui se laisse prendre dans les filets de la voluptueuse et vénale Nadia Lotfi. Les passages chantés par le chanteur sont superbes et Mirvat, délicieuse dans son rôle de jeune fille fraîche et raisonnable. L’immense succès du film va cantonner pendant plusieurs années Mirvat dans ce genre de personnage.

Elle alterne alors des films ambitieux comme Conflit sur le Nil de Hussein Kamal (1972) qui dépeint la décadence de la société égyptienne sous Nasser (il évoque l’usage de la drogue dans la haute société cairote et sera d’ailleurs interdit dans de nombreux endroits, y compris en Europe!) avec des romances commerciales plus faciles comme les mélodies de ma vie (1974) qui sera le dernier film du légendaire Farid el Atrache, et dans lequel elle donne aussi la réplique au populaire comédien Hussein Fahmy , son futur mari. Elle y fait montre non seulement de son charme habituel mais aussi d’un joli talent pour la danse en participant à quelque ballets avec infiniment de grâce, de sensualité et de distinction.
On la retrouve aussi dans les farces populistes et franchement pas subtiles interprétées par Adel Iman, acteur comique très aimé du public qui se retrouve dans ses personnages de petit homme pris dans les rouages de la société moderne.

Petit à petit, la star va faire évoluer son personnage en abordant le plus souvent aux cotés de son mari Husein Fahmy, des rôles plus sexy et provocants, mais tout en gardant une touche de classe et de sophistication que pourraient lui envier Nadia el Gindi et d’autres vedettes du moment, qui confondent souvent sensualité et vulgarité. Elle effectue un strip tease presque intégral pour Rushdy Abaza dans une scène particulièrement osée dans d’un derniers films du fameux séducteur.

Sans avoir la technique de pro de la danse comme Samia Gamal ou Naima Akef, elle sait onduler à l’occasion avec infiniment de séduction.
Dans les années 80, sa rencontre avec le réalisateur Atef el Tayeb, lui permet de changer radicalement d’univers après les comédies coquines aux clins d’œil un peu trop convenus. Dans le chauffeur d’autobus (1980), Mirvat lutte avec son mari pour sauver la petite entreprise de ce dernier.
En 1988, Mervat trouve son meilleur rôle dans l’épouse d’un homme influent, un drame réalisé par Mohamed Khan, réalisateur de la nouvelle vague, très intéressé par l’influence du milieu social et de l’environnement sur l’être humain. Elle est juste et touchante en épouse d’un autoritaire et irascible commissaire de police, qui se réfugie dans l‘écoute des chansons de sa jeunesse.
L’année suivante , elle est la partenaire d’Omar Sharif dans le marionnettiste, un film engagé sur les dus fonctionnements de l’État.

En 2001, l’actrice a joué le rôle de l’épouse du président Sadate dans une biographie dominée par une excellente interprétation d’Ahmed Zanki (même si la plupart de ses scènes ont été coupées lors des rediffusions télévisées).
Mariée et divorcée 4 fois, Mervat Amin n’a rien perdu de sa séduction, même si on la voit désormais davantage à la télévision (feuilleton le cerf-volant) qu’au cinéma. Une belle artiste, qui a su prendre les virages d’un cinéma et d’une société en pleine mutation, même si on peut regretter que son talent n’est pas été davantage exploité. Comme beaucoup d’autres stars du cinéma, du sport et de la politique en gypse elle a été récemment la victime d’une gigantesque escroquerie organisé par un investisseur surnommé le Bernard Madoff égyptien.

15 commentaires:

  1. malla zabbour mouch normal

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  2. c est une actrice belle et talentueuse c est dernieres serie ou elle a joue sont bien et respectueux je l admire beaucoup

    lila algerie

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  3. Comme les étoiles Filantes, Belles mais ne durent pas ...?!

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  4. Son meilleur rôle, c' est sans conteste dans ses débuts cinématographiques avec le rossignol brun Abdelhalim Hafez qui lui a permis d' être découverte parle grand public dans " Mon père perché sur l' arbre"(ابي فوق الشجرة)٠

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  5. J' ai eu l' occasion de voir ce film à maintes reprises,et visiter les lieux du tournage à Alexandrie(Egypte), lors d' un de mes voyages , dans le pays des Pharaons.

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  6. C'est dommage qu'elle ne reconnaît pas en public son attachement sentimental à Adelhalim Hafez
    Ce dernier a confié à un journaliste qu'il soit passé à côté d'un bonheur certain auprès de mervet Aminé
    Du coup elle se retrouve avec une succession de Maris

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