dimanche 15 mars 2009

Siw Malmkvist, la fraicheur scandinave




Siw Malmkvist…voici un nom d’artiste assez difficile à retenir et à prononcer pour un public français ! Si elle n’est guère connue chez nous, cette chanteuse suédoise continue de rencontrer beaucoup de succès en Scandinavie et en Allemagne.

Née en 1936, dans une famille nombreuse très modeste, la petite Siw quitte l’école à 14 ans pour travailler dans des bureaux puis participe à un concours de chant qui lui vaut un contrat avec la firme métronome qui cherche une concurrente à opposer à la chanteuse Alice Babs qui fait les beaux jours de la compagnie discographique Decca.
L’adaptation suédoise d’un tube de Connie Francis « everybody somebody’s fool » lui ouvre les portes du succès en 1960. La même année, Siw tourne son premier (et seul) film en vedette au Danemark « Amoureux à Copenhague », une charmante comédie musicale en couleurs de Finn Henriksen. Frais et léger comme tout, on ne risque pas d’attraper un mal de crâne : l’intrigue tiendrait au dos d’une carte postale. Le film ressemble d’ailleurs à une jolie carte postale un peu trop colorisée comme on en faisait autrefois, en exploitant tous les clichés et les immanquables de la capitale danoise : on aperçoit au fil du film la statue de la petite sirène, les rues colorées du port, la parc Tivoli.

La ritournelle phare du film rappelle vaguement la mélodie enfantine qu’entonnait Danny Kaye dans Hans Christian Andersen : tout est mignon et si léger, qu’on n’a aucune surprise de voir la nacelle du manège où chante Siw Malmkvist se décrocher pour effectuer un survol de Copenhague by night. Sourcils broussailleux, air rêveur, Siw n’a pas la beauté classique des ingénues du moment, mais justement c’est son atout : en tous les cas, elle chante vraiment très bien. Le film, ressorti en DVD (sans sous titres, mais à quoi bon, on comprend tout), obtiendra un gros succès en Scandinavie et sera exploité en Belgique et en Allemagne.

Si le 45 T qu’elle enregistre en français passe totalement inaperçu chez nous, Siw devient progressivement une très grosse vedette en Allemagne où on la présente comme die grosse knüller vom Sweden -la plus grande sensation de Suède (mais le terme knüller signifiant quelque chose de très différent et de très vulgaire en Suède, la chanteuse sera déconcertée en découvrant l’affiche !).Siw paraît en guest dans plusieurs schlagerfilms, spécialité toute germanique, où elle place quelques uns de ses derniers succès : Que fait donc papa en Italie (1961) avec Peter Kraus, un rocker terriblement aseptisé, trois lettres d’amour du Tyrol (1962) avec Udo Jürgens, un des ares chanteurs autrichiens connu chez nous et L’Extravagante prison (1962) avec la danoise Vivi Bach.

En 1964, Siw triomphe au festival de Baden Baden avec « liebeskummer »qui devient le plus gros tube de l’année en Allemagne. Elle va encore enregistrer de nombreux tubes pour le public germanique (notamment Arlekin en 1969), mélodies un peu trop faciles sur des rythmes basiques avec lesquelles elle tentera plusieurs fois l’Eurovision de la chanson (où elle représente tantôt l’Allemagne ou la Suède). On comprend pourquoi, pour sa carrière en Scandinavie, Siw préfèrera un répertoire différent, certainement plus classe (comme une belle adaptation de l’ode to Billie Joe ou de succès de Burt Bacharach) qui met en valeur son réel talent de vocaliste. Son show de 1968 avec Lee Hazlewood (récemment disparu), dont on trouve plusieurs extraits sur youtube, marque le sommet de sa carrière.

Lasse de l’utilisation de plus en plus systématique du playback dans les shows télé, Siw se tourne vers le théâtre dans les années 70. Pendant deux ans (et à la demande expresse de l’auteur) elle va incarner sur scène le célèbre personnage de Fifi Brindacier, gamine délurée, et beau souvenir d’enfance télévisuel.
Depuis 3 ans, Siw a effectué un come-back aussi inattendu que spectaculaire auprès de deux autres vedettes scandinaves (Gitte et Wencke Myhre) qui fait salle comble en Allemagne et Autriche.

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